10 juin 2023 – Homélie fête du Saint Sacrement 

La communion durant la messe de dimanche est la nourriture d’un peuple en marche. 

Quel est ce corps et pourquoi le manger? C’est notre salut qui est en jeu.

Quand je célèbre tout seul dans la chapelle de l’évêché sur un autel latéral face au mur, je regarde la croix qui y est accrochée. 

Quand je fais l’élévation avec l’hostie et le calice, je les montent à la hauteur de telle sorte que l’hostie et le calice soient placés  entre mes yeux et la croix qui est ainsi cachée. 

C’est alors que je médite sur le rapport entre les différents aspects d’un même corps, celui qui s’est offert sur la croix et celui que je tiens dans mes mains. 

L’hostie est-elle purement et simplement une réplique de ce corps en croix? Oui et non, oui parce qu’elle est le signe des effets toujours actuels du sacrifice sur la croix; non parce qu’elle est symbole et nourriture de la vie éternelle qui est déjà présente dans cette hostie et donc dans le corps du Christ déjà glorifié.

Les deux aspects s’entremèlent, un est le signe du sacrifice, l’autre est le signe de la sanctification. Le Christ est la dernière victime expiatoire humaine (et divine à l’occasion, par surcroît!) qui termine la recherche du sacré pour être sauvé et ouvre la porte à la sanctification comme chemin de salut. 

Les croyants accueillent dans l’espérance le fait d’être déjà sauvés de la mort éternelle par le sacrifice du Christ pour participer à la vie éternelle en se laissant sanctifier. Sanctification veut dire changement du cœur, déjà attendue dans l’ancienne alliance, mais cela devient  évident  à la lumière de l’amour du Christ. 

Quand je lève l’hostie pour cacher la croix, le Christ de la croix se donne en nourriture dans ce pain. Je n’oublie pas le Christ en croix, mais je vois dans l’hostie le corps du Christ glorifié. 

Le calice est encore un peu différent. Lorsque je lève le calice de sorte à cacher la croix, sur l’extérieur du calice, je vois le reflet de mon visage. 

Celui qui a versé son sang pour moi et pour la multitude se reflète sur mon visage. Je prends très au sérieux ce reflet, dans la mesure où je suis prêt à faire autant quelque part dans ma propre vie.  Amen