17 juin 2023 – Homélie Action de grâce

La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux,  le constat de Jésus est toujours d’actualité. Mais alors comment comprendre cela? Est-ce un reproche constant en direction des responsables de l’Eglise et donc par eux en direction de tout le monde?

Plutôt qu’un chemin de culpabilité, je propose de suivre celui de la reconnaissance, et ce en deux sens.

Le premier est celui de la reconnaissance de tout ce que Dieu nous donne et le second est celui de la reconnaissance de l’accueil de tout ce que nous avons pu récolter pour les autres et pour nous-même.

La première reconnaissance est celle à l’égard de la profusion avec laquelle Dieu se présente dans la vie de sa création, profusion que nous ne pouvons  ni mesurer ni accueillir totalement.

C’est une profusion de vie divine qui nous entoure, un peu à l’image des espèces vivantes qui, pour assurer la survie, disposent d’une quantité incalculable de semance pour que la chance de survie de l’espèce soit augmentée.

La présence divine préalable à l’accueil consciente sous forme des Semina Verbi (concept connu dès la haute Antiquité chrétienne, st Justin développé par le dernier concile) est une constante qui se révèle à ceux qui le veulent bien ou qui  le peuvent. C’est pour nous assurer de sa présence toujours vivifiante qu’une telle exubérance divine s’offre à nos pauvres moyens de moissonner.

Le deuxième sens de la reconnaissance est celui à l’égard de ce que nous avons pu recueillir avec nos pauvres moyens en nous considérant comme serviteurs qui ont fait leur travail le mieux qu’ils l’aient pu.

Les deux reconnaissances conduisent à l’action de grâce, ce à quoi sert la messe de dimanche et plus particulièrement celle de ce soir, car tout ce que nous avons donné c’est ce que nous avons reçu gratuitement. Dans cette gratitude des gens prêts à rendre des services, nous devenons des serviteurs au service d’un Dieu qui nous veut tous frères et sœurs heureux en sa présence. Amen