2023 avril 30 Homélie,  Journée mondiale de prière pour les vocations. 

Jésus enseigne en adaptant son langage; pour comprendre nous faisons comme nous le pouvons. Comme à l’école ou au catéchisme.  Est-ce que vous avez compris tous les mots,  mais aussi le sens des expressions, des images, des comparaisons?

Souvent Jésus s’exprime de façon très imagée.  Aujourd’hui il compare sa mission avec le métier d’un berger, d’un pasteur. D’abord il parle de manière un peu générale,  comme s’il attendait que son auditoire fasse des efforts pour comprendre. Tout n’est pas immédiatement clair, tout n’est pas tout de suite  évident.  Il veut que son auditoire y participe activement. 

Nous sommes tellement habitués à ce que l’on nous explique de façon à tout comprendre tout de suite.  La pédagogie moderne ne connaît pas  “plus tard tu comprendras”. C’est que Pierre a entendu lors du lavement de pieds par Jésus. Il ne voulait pas se soumettre, mais Jésus l’a un peu bousculé pour qu’il accepte. Jésus cherche chaque fois à établir une relation  de confiance, il cherche à accompagner  et pas seulement  à enseigner. 

Les pharisiens n’ont pas bien compris non plus. Donc Jésus insiste en reformulant et allant encore plus loin dans la transmission de son message. Mais est-ce plus clair? Je suis la porte des brebis. C’est encore plus déroutant (même pour le correcteur automatique) que de se prendre pour un pasteur.  Il n’y avait que Moïse pour conduire le peuple  pour le sortir de l’esclavage vers la liberté. Alors que là, même si Jésus se prend pour un nouveau Moïse, il en rajoute une couche en disant qu’il est la porte. 

Il y a une image très humoristique de Sempé qui sert au dessinateur de titre pour son livre, “Jésus prend la porte”. Il est la porte, il l’amène partout avec lui, car il est Dieu, il n’est pas seulement  un fidèle serviteur,  c’est avant tout  Maître et Seigneur. Est ce que les pharisiens ont mieux compris? Oui et non, oui ils ont très bien compris qu’il se prenait pour Dieu et cela était intolérable.  Qu’il soit un grand prophète, pourquoi pas, mais Dieu, ça jamais! 

Comprendre ce genre de choses c’est d’entrer dans un mystère et y nager pour refaire sa santé. Le bain du baptême et le renouvellement de la profession de foi le rappellent. Il est donc un pasteur et une porte. Porte étroite et large à la fois, car Jésus étant fidèle à la loi d’amour jusqu’au bout de sa vie, de notre vie est passé par un gouffre étrange, un goulot d’étranglement entre la vie et la mort…, puis la vie en prime. La porte est large car Jésus se reconnaît  dans chacun de ses frères et sœurs  qui le reconnaissent ou pas. 

Si cela est vrai, suivre ses traces, écouter sa voix, faire partie  de son bercail, c’est  pour notre bonheur. Car il nous mène sur de verts pâturages,  et vers les eaux tranquilles. Il guide, rassure,  prépare la table, en répondant sur nous le parfum dont il a le secret,  il s’occupe même de l’hygiène spirituelle de notre  corps et de notre âme. 

Que devons-nous faire,  demandaient à Pierre ceux qui l’écoutaient. On connaît la suite. Convertissez vous, mais qu’est-ce que c’est long, pour tout le monde. Brebis errantes, voire égarées, il n’est jamais trop tard pour vivre les retrouvailles et en rendre grâce à Dieu. Retourner vers le berger de nos âmes. Et certains vont y trouver une vocation spécifique pour le suivre comme prêtre, religieuse …