Il y a différentes manières de nommer ce que nous appelons la messe. Et ce soir à l’aide de ces mots nous avons la possibilité de méditer sur le sens de la messe. L’Eucharistie, est une action de grâce, un grand merci pour le don de Dieu. 

Les premiers chrétiens se sont attachés à l’expression de la fraction du pain. Sans doute en souvenir des disciples d’Emmaüs qui avaient reconnu Jésus ressuscité après la fraction du pain, cette manière bien particulière dont Jésus a fait ce geste. 

Totale présence dans le geste et dans le pain rompu, il s’était identifié avec le pain et le geste. Sa vie, le pain et le geste sont d’une même nature, celle d’amour infini. 

Ce geste était bien connu dans la tradition juive, fait lors du repas de shabbat on ne pouvait manger de ce pain tant qu’il n’était pas rompu. Geste de partage sans doute pour n’oublier personne. 

Un autre nom est donné à la messe et surtout en lien avec la messe du Jeudi saint, c’est celui de la Cène qui veut dire le dernier repas. Dans cette messe là, donc ce soir, il y a une annonce du don d’amour. Jésus n’ayant pas encore livré son dernier combat en faveur d’une telle offrande, oblation même. Il y anticipa de la sorte.

Il y annonce que désormais le pain et le vin offerts à Dieu seront offerts en mémoire de lui, de sa vie toute donnée. Cela se réalisera dans sa passion et sa mort de Jésus. 

Ces aliments-là sont la réponse à la faim et la soif de Dieu. A Jéricho personne ne réalise que Zachée pouvait avoir faim de Dieu. 

Le Jeudi saint c’est une messe qui nous rappelle,  d’où vient-elle et où elle nous conduit.  Elle nous rappelle que manger de ce pain c’est pour servir. Et c’est un contre point a tant de situations, ou l’on dévore les plus faibles. Le repas de la messe est un antidote  pour ne pas tomber dans la tentation de la domination. Un devoir de servir  passe par le devoir  de s’en nourrir.