Lorsque nous venons à la messe c’est pour rencontrer nos frères et sœurs en Christ Jésus. Et ensemble, professer la foi qui nous nourrit et nous unit de plus en plus. On distingue entre deux sortes de professions de foi: le credo proclamé ensemble et la profession de foi personnelle. Une déclarative, l’autre descriptive. La première contient le but de la route et l’autre le carnet de route remplie au fur et à mesure que nous avançons dans la vie de foi, parfois à reculons, parfois en régressant même.
Nous sommes en chemin vers la foi plénière de l’Eglise. La profession de foi personnelle c’est un peu comme jurer au tribunal de dire la vérité rien que la vérité, toute la vérité. Celle que l’on connaît.
Dans la foi nous découvrons que la vérité est toujours plus grande que ce que nous pouvons comprendre, et c’est ainsi dans la vie en général. En prononçant les paroles du Credo de l’Eglise nous acceptons de ne pas tout comprendre, et parfois même ne pas être sûr que cela corresponde à ce que nous croyons par ailleurs.
Si pourtant nous le disons c’est en effet pour grandir, et l’état de la croissance est contenu dans le credo personnel. Voilà où j’en suis aujourd’hui, au moment où je vous parle et chacun de nous pourrait le dire en toute vérité.
Ce n’est pas que chacun peut croire ce qu’il veut, mais chacun croit ce qu’il peut, dans les limites qui sont les siennes, celles qu’il s’est aussi données. Par exemple je crois en Dieu le créateur mais pas à la rémission des péchés, ou je crois en Jésus Christ sauveur, mais pas à la résurrection de la chair. Il pense qu’il a déjà terminé sa progression, qu’il est déjà arrivé à une conclusion définitive sur ce qu’est la vie et la place de la foi dedans. Il confond alors la croissance avec la stagnation.
Et c’est pareil pour quelqu’un qui se croit déjà arrivé. Il devient propriétaire de tout le credo. Il le connaît par cœur et adhère totalement à tous les articles, sans jamais avoir le besoin de s’y arrêter et vérifier par sa propre intelligence comment c’est fondé dans la vérité. Il devient un contre témoignage en décourageant les autres dans leur propre progression, car lui ne donne plus des signes de la sienne.
Croire en Dieu et son amour, c’est avant tout deviner une confiance que Dieu nous fait. Et que nous pouvons faire à nous-mêmes et aux autres, toujours avec la vérification nécessaire. Toute la religion est fondée sur la confiance, dans la mesure où elle est interpersonnelle.
Croire en Jésus, c’est croire qu’il nous révèle à la perfection son Père et notre Père. Croire en Jésus c’est reconnaître que l’on peut cheminer avec lui, lui qui est le chemin où se promène la vérité et où ainsi apparaît la vie. La vie éternelle déjà présente dans la vie terrestre. L’Esprit Saint y est à l’œuvre. Bonne route à vous! Et à nous tous! AMEN