2023 mars 19 homélie 4 Carême : Autrefois dans les ténèbres.
La guérison de l’aveugle de naissance est une parabole grandeur nature aux dimensions de toute une vie sur le cheminement dans la foi. Comment passe-t-on d’un point A (vie humaine sans Dieu et sa lumière) au point B (vie nouvelle et sa lumière)
Le baptême donne le top départ, mais pour ce qui est de la course, les participants expriment des attitudes diverses. Si les uns y prennent part volontiers, d’autres feignant ignorer le signal du départ, ne bougent pas ou alors traînent les pieds.
Si les motivations pour y prendre part étaient à peu près les mêmes pour se présenter sur la ligne de départ, elles manquaient de carburant pour soutenir la suite.
Les spectateurs, souvent plus amusés que réellement soutenant la course, compte les points pour vérifier la solidité de la foi. L’aveugle de naissance, une fois guéri, tout en étant joyeux de commencer une nouvelle vie, découvre la rudesse relationnelle. Même les parents se débinent.
Il tient bon parce qu’il est dans la dynamique croissante de sa foi et lorsqu’il rencontre plus tard l’auteur de sa guérison, il peut le reconnaître comme messie. Ainsi il parachève sa formation.
Souvent on dit que pour être un témoin de la foi, il faut l’avoir chevillée au corps. Certes, l’abandon dans la confiance y est indispensable.
Mais à tout niveau de la formation et de l’évolution de la vie chrétienne, on peut déjà être un témoin actif de ce Dieu qui nous permet de sortir de nos ténèbres pour voir sa lumière.
Et ce depuis la rencontre avec un homme étonnant, qui permet de percevoir en lui quelque chose en lien avec Dieu, puis d’identifier en lui sa propre divinité. Pour arriver à reconnaître en lui une puissance qui sauve, car libère d’une cécité et ainsi permet de voir ce que l’on ne voyait pas avant. Le bonheur est dans le pré.