La foi chrétienne repose sur la révélation de Dieu-Trinité.
Facile à dire, difficile à expliquer, et encore plus difficile à comprendre.
C’est cette foi que l’on professe avant le baptême.
C’est cette foi que l’on essaye d’expliquer.
C’est cette foi que l’on essaye de comprendre (intégration personnelle).
C’est cette foi que l’on essaye de mettre en pratique (charité).
L’Esprit saint complète le tableau de la révélation de la Trinité.
Sa révélation le jour de la Pentecôte n’est pas informative, mais performative.
La Pentecôte c’est avant tout une puissance, une énergie divine qui rend forts et audacieux les disciples, tout disciple. Dans le baptême on reçoit l’Esprit saint pour l’édification personnelle, dans la confirmation on le reçoit pour être missionnaire, au service des autres.
Comme Saint Paul le rappelle, les dons de la grâce sont variés, mais c’est toujours le même Esprit. À chacun est donné l’Esprit en vue du bien commun. Dans l’Evangile Jésus rappelle qu’un des services en vue du bien commun s’avère crucial pour la vie de la foi, celui du ministre consacré car ordonné à être serviteur de l’amour de Dieu dans le pardon.
A qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis. On est rassuré car le pardon inconditionnel, dont on a tous tant besoin, est possible, circule, fait son œuvre de libération et de paix. Mais la dernière phrase est pour le moins surprenante. A qui vous maintiendrez ses péchés ils seront maintenus. Et là, dans l’Église on est allé un peu vite en besogne on formalisant par une liste de péchés qui ne pouvaient pas être absoutes (par exemple avortement…)
Cette manière de procéder était fondée sur la détermination de ceux qui exercent un tel pouvoir. Pour les catholiques et orthodoxes, on restreint ce pouvoir aux ministres ordonnés (prêtres et évêques). Or les protestants (Luther) l’étendent sur tout chretien investi de l’Esprit Saint. C’est encourageant d’un côté, mais très engageant de l’autre.
Encourageant car le pouvoir de pardonner ne se limite pas à celui donné lors du sacrement de la réconciliation. Engageant, car savoir si les péchés sont pardonnés ou pas (retenus) ne dépend pas seulement de Dieu, mais de chaque chretien qui serait concerné par le pardon à donner et ou à recevoir. C’est une responsabilité qui engage prêtres et laïcs. On ne peut pas absoudre soi-même, ce qui n’est pas à confondre avec se laisser pardonner soi-même, toujours devant Dieu.
L’esprit de lumière et de vie leur donnera donc le discernement nécessaire pour s’assurer que ceux auxquels ils remettront ainsi les péchés sont des âmes pénétrées de repentance et de confiance en la grâce qui leur est offerte. Ce constat contredit largement l’idée répandue chez les protestants (et non seulement) que l’on peut se confesser uniquement à Dieu. On a toujours besoin d’un ministre investi soit au titre de l’ordination, soit de façon ponctuelle sous motion de l’Esprit saint, de cette force qui donne le pouvoir pardonner.
Le baptême ouvre à tout cela. Le baptême fait plonger dans la vie du Christ, lui qui n’est qu’amour et donc pardon. Et donc libérateur pour le plus grand bonheur de celui qui le reçoit. Et celui de son entourage. AMEN