Edito du Père du 2 Novembre 2020 sur les attentats: A l’heure de l’épreuve.

Chers amis,

Une nouvelle violence meurtrière a frappé en France, des vies innocentes enlevées. Comme en 2016 à Rouen les Catholiques sont visés, comme il y  a deux semaines la République française est visée. Par cette tentative de déstabilisation,  chaque fois est touché le socle sur lequel est fondé la liberté de conscience et la liberté d’expression (jusqu’aux caricatures considérées comme blasphématoires?).

Dans ses attentats est visée la liberté de croire et de vivre différemment, selon le modèle chrétien dans un monde démocratique.

Ces événements nous forcent à préciser à quoi tenons-nous vraiment et  comment nous y référer. C’est qui est une obligation quotidienne pour le chrétien,  devient alors une urgence politique. A la contemplation il faut ajouter de l’action, à la compassion, celle de la solidarité.

Nous sommes tous touchés, meurtris, abasourdis, parfois désorientés, voire inquiets de l’avenir. Comme si le sort voulait particulièrement s’acharner sur la France. Tout est alourdi par la difficulté d’assumer des situations qui d’ordinaire ne sont déjà pas faciles à vivre pour  accompagner nos proches dans leurs difficultés, souvent malades, voire traversant le deuil que nous partageons. La distance géographique et l’isolement imposé par l’impossibilité de voyager ne favorise pas le contact direct et provoque une amplification des sentiments par lesquelles nous sommes liés.

La violence dont nous sommes témoins impuissants et victimes, en ajoutent à la morosité ambiante liée à la deuxième vague de l’épidémie dont on ne voit pas le bout non plus. Et lorsque les deux vagues se superposent, cela produit une méga vague. Les skippers le savent, il y a deux manières d’affronter les grosses vagues:  fuire si le temps le permet ou l’affronter de face. Dans l’histoire humaine, si l’on a pas réussi à faire diminuer la vague à temps, pas plus que la jonction des deux, il ne reste qu’à affronter la réalité bien en face.

Pour se faire nous avons plusieurs outils à notre disposition comme chrétiens. J’en énumère deux les plus importants. Le premier est la recherche de la paix intérieure, paix de notre âme et de notre cœur par la prière. Le second est celui de l’action concrète, soyons vigilants ensembles pour nous sentir en sécurité.

Les consignes actuelles émanant des autorités politiques et religieuses concernent surtout les pays musulmans où les français sont la cible éventuelle. Les temps que nous vivons nous invitent à redoubler de vigilance, sans être à Hong Kong l’objet d’une menace particulière.

Nous aurons besoin des forces spirituelles adaptées à la traversée de la période  où nous sommes et à venir. Le monde ancien est en train de s’en aller, le monde nouveau  en partie sera ce que nous serons. Que l’espérance chrétienne soit le moteur de toutes les actions à mener pour continuer à chercher à vivre dans la paix, dans la justice et la vérité, tout immergé dans l’amour de Dieu qui, au travers les tribulations, nous guide sur les sentiers de la vie.

Vigilants – spirituellement et concrètement – ensemble !

Rémy KUROWSKI, aumônier de la Communauté Catholique Francophone de Hong Kong.

2 novembre 2020 en la fête de la commémoration de nos fidèles défunts.

Nous sentons particulièrement solidaires avec le diocèse de Nice dont l’évêque ordinateur, Mgr Marceau est aussi, au nom des évêques français, l’évêque référent des communautés catholiques Francophones de part le monde et le prêtre en charge de la basilique, chanoine Philippe Asso, ancien aumônier de la CCFHK.