Edito du Père Remy

Visite capitale

En avril dernier, notre évêque Steven Chow, invité par son homologue de Pékin, s’est rendu à la capitale chinoise. Une visite privée désirée de part et d’autre comme un simple geste fraternel de communion.  Scrutée de près, commentée abondamment, le caractère hautement symbolique n’échappe à personne. Mgr Chow y convient en la décrivant comme une expression de la volonté de construire des ponts entre l’Église catholique de Hong Kong et l’Église catholique de Pékin. Et on sait très bien qu’un de ces ponts va jusqu’au cœur de la même patrie.

Patriotism is everyone's duty': Hong Kong bishop brushes aside 'politicising religion' concerns during historic Beijing visit | South China Morning Post

La dernière visite d’un évêque de Hong Kong à Pékin a eu lieu en 1985, douze ans avant la rétrocession de la colonie britannique à la Chine. C’est alors que s’y est rendu Mgr Wu, le troisième évêque chinois de Hong Kong. Son successeur cardinal Zen, interdit d’entrer dans le mainland pour ces positions difficilement compatibles, ne pouvait pas le faire et puis pour ces successeurs l’occasion ne s’était alors pas présentée.

Visite effectuée par l’évêque d’un diocèse qui souffre d’une hémorragie de ses fidèles hongkongais choisissant ces derniers temps l’émigration et en proie à la division profonde dans le clergé et chez les fidèles sur le fond de l’expression de l’amour de Dieu et de la patrie.

Être un pont, agent de communion, c’est justifier la présence chrétienne catholique dans l’ensemble du pays. Mais cela ne suffit pas pour chercher indirectement de la reconnaissance, faut-il encore avoir de quoi signifier l’originalité bénéfique pour le pays. C’est une question qui a toujours été posée aux missionnaires désireux de répandre la Bonne Nouvelle.

En quoi est-elle bonne pour ceux à qui elle s’adresse. Voyez comme ils s’aiment et comment ils essaient d’aimer comme Dieu aime; l’intérêt suscité par une telle exclamation, à l’époque des premiers chrétiens et depuis, est possible seulement grâce au témoignage. Les déclarations sont vérifiées, l’accueil de faits qui le prouve aussi.