Chers amis, 

Déjà un an que la pandémie tenaille le monde de son étreinte. Nous nous sentons ligotés, rendus incapables d’agir comme d’habitude. Une sorte de paralysie s’empare du monde. Et pourtant la vie ne s’arrête pas, multiples sont les sursauts qui forcent admiration et  respect  dans la lutte contre le Covide-19 et ses divers effets collatéraux. Plus que jamais ce sursaut  nécessite des énergies d’actions positives de la part de tout le monde. La foi chrétienne dispose d’un trésor identifié dans la vertu d’espérance. Le temps de Carême sera une formidable opportunité pour la faire grandir dans le cœur de chacun et de la ré-activer si  d’aventure l’on pense l’avoir perdue, ou n’avoir jamais eu. 

Déjà le second carême consécutif que nous apprêtons à vivre sous le régime spécial, institué dans les cadres de la lutte contre le virus qui va impacter le monde et marquer nos vies pour bien longtemps. Le temps de carême c’est le temps de salut, c’est une opportunité à saisir pour gagner en liberté intérieure. Et à cette occasion ne pas perdre de vue le besoin de préserver la liberté extérieure nécessaire pour la vie sociale dans le respect de chacun. La vie digne passe par la justice sociale.

Des actions bien sûr seront proposées par la CCFHK.  Elles sont cette année marquées par le thème de l’année sur l’écologie et un des ses aspects qui convient parfaitement à méditer et expérimenter à savoir celui de la sobriété heureuse. Se contenter de moins matériellement et en termes d’appétence pour la découverte du monde. Si la seconde est forcée par la pandémie, une telle sobriété peut aussi être librement choisie comme la première. Seront proposer des actions   caritatives pour exprimer notre solidarité avec ceux qui autour de nous souffrent particulièrement de cette nouvelle situation.  Pour nourrir (sans sobriété intellectuelle) notre conscience chrétienne afin de nous aider à nous orienter dans ce monde qui malgré son caractère immuable change vite  (cf conférence sur la bioéthique le 1 mars). Tout ceci à caractère communautaire, tout au moins par  connexion Zoom et sûrement dans le cadre de l’église domestique, chez vous à la maison, en famille ou tout seul. Et dans la réconciliation le pardon de Dieu nous sauvera de notre tristesse (spirituelle et même humaine)

Le carême est une traversée du désert où la nourriture pour le corps est moins abondante que d’habitude. Mais où la nourriture spirituelle est plus riche car elle est plus présente et s’offre à profusion. Il suffit de la cueillir comme de la manne qui donne à nourrir la vertu d’espérance. Bonne traversée ensemble, mais chacun dans son cœur, en respectant la distanciation sociale et d’autres règles sanitaires, mais au désert de notre vie sociale et communautaire, car là aussi Dieu nous parle et veut nous nourrir de sa parole pour faire grandir en nous la joie d’être vivant. 

Rémy Kurowski aumônier de la CCFHK