Édito du père Remy : La vie où es-tu?

Dans notre hémisphère nord, même à Hong Kong, l’automne est marquée par des préparatifs vers Noël. Déjà !, alors que nous venons de célébrer la Toussaint que Halloween tente gentiment de remplacer, sous-planter, oublier.

Ainsi la vie et la mort comme yin et yang se succèdent et se côtoient même. Parfois en accéléré, du fait même de l’horrible volonté meurtrière. Le démontrent les derniers foyers des conflits provoqués par la bêtise de croire que les armes sont le seul mot pour faire taire les divergences non élucidées.

Comme pour les fruits et légumes, l’automne rime avec le recueillement de l’expérience de toute une vie. Hélas, pour connaître le prix de la vie, l’expérience des autres n’a jamais servi à ceux qui ne l’ont pas encore acquise, à ceux qui ont les moyens pour s’en servir afin d’atteindre leurs buts rarement louables, elle est d’un recours détestable.

La transmission dans l’éducation à la paix, pour la vie en bonne entente, comme partout ailleurs, là aussi a ses limites. On pensait être sorti de l’âge de la barbarie, il n’ en est rien, le film canadien Les Invasions Barbares, fait comprendre que les barbares ne sont pas forcément là où l’on pense, parfois ils avancent masqués dans les habits de l’agneau.

Et nous, que pouvons-nous faire ? Notre désir humain et spirituel qui rejoint l’immense majorité d’humains, nous pousse à dénoncer, à nous opposer, à lutter contre… avec nos moyens. La gentillesse seule ne suffit pas, la clairvoyance est d’autant plus nécessaire, lorsque l’on se trouve sous le ciel assombri tourmenté inquiétant. C’est ainsi, on cherche de la lumière dans les ténèbres, comme de l’air quand on suffoque, et de la paix quand elle est menacée. Certes encore lointaine, la lumière de l’étoile du berger luit faiblement, mais c’est à nous de la désirer et de faire augmenter sa luminosité.

Ferrero par ci, un repas dans une salle décorée pour les personnes âgées, celles en situation de précarité par là; Noël, on y songe déjà, il est en préparation, la fête anniversaire de l’enfant et à cette occasion de tous les enfants de la terre, se prépare, tout comme se préparent les futurs parents à accueillir le don de la vie. Le commerce spirituel, au sens le plus noble du terme, est cet échange des dons, cœur à cœur, le reste n’est qu’habillage et mise en forme pour être agréable à nos yeux.

La fin de l’année liturgique est toujours marquée par des emplettes automnales, et avec la nouvelle année marquée par la naissance de l’Enfant, l’automne est riche en attente d’un printemps nouveau. Et l’année consacrée à Hong Kong à la prière qui s’achève est une bonne occasion de nous saisir de cet outil qui conduit à la véritable source de vie, de paix, la prière souvent mise sous un abat-jour bien étanche, mais sa lumière est toujours là. Pour la voir, il suffit de fermer les yeux et entendre les bruissements du cœur qui bat.