Etude biblique – La lecture de la Genèse – Dialogue entre le père Remy et Florence-Marie GROS – 10 mai 2023

La lecture de la Genèse, c’est une soirée par mois pour ausculter en détails le texte et son message, simple et complexe à la fois : Dieu qui a créé le monde et qui s’est formé un peuple chargé de le faire savoir; quels en sont les tenants et les aboutissants, comment le livre de la Genèse s’enracine dans la pensée humaine et quelle est sa particularité?

La mise en parallèle avec les mythes antérieurs (Épopée de Gilgamesh…) rappels historiques et lectures transversales, permettent d’y voir un peu plus clair pour nourrir la curiosité intellectuelle, si possible au service de la foi. 

Présentation par Marie-Florence en dialogue avec le Père Rémy, animateur des séances, pour susciter les réflexions “à ciel ouvert”, libres et accompagnées.

GENESE – PREMIER CYCLE : DU CHAOS AU MONDE HUMAIN

LE COMMENCEMENT ?

L’IDENTITE

LE NOM DE DIEU

DU POLYTHEISME AU MONOTHEISME 1

DU POLYTHEISME AU MONOTHEISME 2

L’HOMME 1

L’HOMME 2

NB : le programme est indicatif est peut être modifié selon l’avancée des séances.

Venez (re)découvrir ces lectures avec nous !

Participation aux frais : 250 HKD par personne pour l’ensemble du cycle. 

Pour toutes informations, vous pouvez nous contacter: lecturebiblique@communautecathohk.com

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Résumés des premières séances :
Le Commencement ? 
La Genèse, titre grec. En réalité le titre originel est Dans un commencement (et non Au commencement), premier mot de la Bible. Un commencement multiple, issu d’un chaos originel préexistant, intemporel et illimité, que Dieu organise en séparant. Les traditions mésopotamiennes créent par séparation ou victoire sur un élément, généralement l’eau, comme Dieu le fait également.
La parole fait exister en donnant la fonction au sein de l’ordre, elle n’est pas magique.
Sens des étapes de la création du temps (rythme, chronologie, cycles, autonomie) et de l’espace.
Parallèles et lectures comparées avec les textes sumérien, akkadien, babylonien, cananéen, et de Mari, inc.  l’Atrahasis, l’Enuma Elish, des traités d’astrologie. Création par le dieu El, par Baal, par Marduk.
Parallèles à l’intérieur de la Bible, avec les Psaumes, notamment.
Cette création par séparation et par combat contre l’eau primordiale qui reste l’instrument d’anéantissement (Déluge) s’inscrit dans une tradition et se nourrit des textes antérieurs. Elle fixe les limites, nécessaires à la sortie du chaos.
Mais il y a appropriation de ces héritages : une identité se dégage, se distinguant peu à peu du polythéisme.
L’identité
Le dieu de ce commencement crée le temps et s’y insère ou le laisse entre en lui. Créer n’est pas un verbe hébreu, c’est le verbe faire qui est employé. Dieu fait à partir de l’existant. Comparaison avec les dieux précédents. Il est la chose créée et le créateur. Il est donc en évolution, en mouvement. Et Israël est à son image.
La perte est le creuset de l’identité du peuple.
Rappels historiques : le royaume d’Israël, les rois, le schisme, les royaumes de Samarie et de Juda, les exils, conditions comparées des exils assyriens et babyloniens, condition du retour sous Cyrus et appropriation de l’histoire par Juda. Structuration de la pensée avec le retour à Jérusalem, le texte devient une patrie portative.
3 types d’écriture de crise, le prophète, le prêtre et le mandarin / écriture Sacerdotale et Deutéronomique : changer un dieu faible contre un dieu en colère, insérer la crise dans une histoire, faire face à un monde sans roi – sans médiateur entre dieu et les hommes… Le peuple doit prendre le relais : le Livre devient Histoire, l’exil le territoire
Mise en parallèle des trajectoires des différents ancêtres : Adam, Caïn, Abraham, Jacob, Joseph, Moïse, tous partent. Le nom même d’Hébreu viendrait du nom apirou, partir, peuple de nomades qui ont fui. Israël est un peuple avant d’être un lieu, le lieu est un mythe unificateur, quand la maison est en réalité la première lettre de la Bible (B=maison).
Ce texte commence par la deuxième lettre de l’alphabet, un manque, dans « un commencement » et qui vient introduire un début d’avant le temps quand les autres textes ont déjà été écrits.
Née du nomadisme dans un espace-temps qui s’élargit dans la limitation elle-même, c’est une religion qui forge une identité dans une histoire, mais en refusant la sédentarisation de soi : une identité en mouvement dans une histoire en mouvement.