En tant que chrétiens nous sommes très souvent interpellés dans notre identité. Cela vient entre autres du fait d’être minoritaire avec en prime un sentiment d’être déprécié aux yeux de la société ambiante.
Et se réfugier à Versailles ne suffit pas pour échapper à la confrontation. En revanche cela permet, si l’on se prend bien, savoir prendre le temps de se poser et de regarder de près notre identité chrétienne. Et comment elle interagit avec le monde extérieur dont on fait partie par ailleurs, un pied dedans, un pied dehors.
Les lectures d’aujourd’hui nous mettent sur la piste. Jésus fait un discours programme pour dire l’essentiel de l’identité de disciple. Les béatitudes sont une inversion de l’échelle de valeurs. Tout ce qui est fort aux yeux des hommes est faible aux yeux de Dieu, et inversement, tout ce qui est faible aux yeux des hommes est fort aux yeux de Dieu. Le fils de Dieu s’est incarné dans une vie humaine qui a grandi avec les propres aléas de son existence.
Heureux ceux qui…. On ne comprend pas toujours, la bonne interprétation n’est pas toujours évidente, par exemple ceux qui pleurent, en quoi sont-ils heureux alors qu’ils pleurent. Dans la Bible, les larmes sont souvent assimilées à la joie de la conversion. L’identité chrétienne se laisse comprendre dans l’attitude de conversion. Il y a en effet tant de choses à changer dans les habitudes de pensée et d’agir. Nous savons à quel point les habitudes sont difficiles à modifier. Que l’habitude de ne pas venir à la messe suffit comme exemple.
Les valeurs des Béatitudes sont déjà bien présentes dans l’humanité, mais de façon éparpillée. La religion chrétienne n’a pas le monopole de la pureté de cœur etc… Jésus met en lumière la totalité des comportements à adopter pour être pleinement homme, et on peut l’être en trouvant l’unité entre ses béatitudes en Dieu. Et cela rend fier.
Le rituel du baptême célébré au cours de cette messe, contient une phrase qui m’a toujours inspirée. C’est à la fin de la profession de foi qui termine les préparatifs conduisant au rite de l’eau etc. Le célébrant conclut en disant : “Telle est notre foi, telle est la foi de l’Eglise que nous sommes fiers de proclamer dans le Christ Jésus notre Seigneur”. Et chaque mot compte.
Sans vouloir faire une analyse détaillée, mettant cette proclamation en lien avec les béatitudes et ce qui en découle. Saint Paul y insiste en citant l’Ancien Testament: “celui qui veut être fier, qu’il mette sa fierté dans le Seigneur”. Le Seigneur Jésus a été le seul à connaître à la perfection les Béatitudes. Le maître donne l’exemple à suivre, bien que réalisé imparfaitement mais toujours dans la même direction. Amen