III Avent Jean-Baptiste et Jésus
L’histoire d’une famille aux dimensions universelles.
Lors des deux premiers dimanches de l’Avent, nous étions invités à savoir ce que notre vie au regard de la foi, puis voir ce que le royaume et sa justice. Aujourd’hui nous avançons dans la compréhension de ce que ce Messie attendu et comment il est annoncé.
C’est l’identité de Jean Baptiste et celle de Jésus qui s’y révèlent. Une histoire de famille (ils sont cousins) mais aux dimensions universelles. Dans l’évangile d’aujourd’hui il y a beaucoup de questions. Alors qu’il est en prison, Jean-Baptiste envoie une délégation à Jesus pour poser une question qui le préoccupe tant : oui ou non es-tu le messie attendu? Le doute et l’angoisse de se tromper l’étreignant.
Jésus, s’adressant aux foules, pose trois questions au sujet de Jean-Baptiste : un roseau agité au vent, un homme richement habillé, ou encore un prophète. Il n’est ni faible (roseau) ni fort (habit). Il est le prophète dont le rôle est d’annoncer la venue de quelqu’un qui est bien plus grand que lui. Où en sommes-nous avec tout cela dans notre vie? La foi est-elle une force ou une faiblesse? Ni l’un ni l’autre, ou plutôt les deux à la fois. Car c’est la foi en l’amour infini de Dieu qui se fait proche, intime, comme les amoureux peuvent l’être.
Jean Baptiste l’annonce et Jésus le réalise. Souvent nous sommes tenté de voir dans la religion une source inépuisable de force. Et quand cela n’est pas à la hauteur de nos espérances, la déception se traduit par l’éloignement. Assimiler la religion à hard power est tentant mais n’est ni efficace, ni constitutive de la religion chrétienne. Cette distinction entre hard et soft power est bien connue dans le langage politique, elle se réfère à l’analyse de L’art de la guerre, dont l’influence est bien ancrée dans la mentalité chinoise.
Si nous appliquons la religion de façon purement idéologique, nous exprimons le rêve d’une religion puissante et respectable. Nous constatons que la religion chrétienne, comme toutes les autres, est pétrie de contradictions qui parfois ne sont pas conciliables avec notre désir d’y progresser. Et c’est alors que l’on se lance à chercher du bonheur sous d’autres cieux.
La méditation de la Bible, celle de la Parole de Dieu et la prière qui la soutient est le seul chemin pour clarifier tout cela en nous. Jean Baptiste nous apprend qu’il faut aller à la source pour avoir une réponse adéquate. Il était dans une situation délicate, son exécution n’allant pas tarder. Normalement, nous ne sommes pas dans une situation aussi dramatique pour nous poser une question pareille. Pourtant, l’agitation ambiante et les soucis de la vie quotidienne nous éloignent, la paresse fait le reste. Vigilance pour veiller avec profit pour cette vie et la vie à venir s’impose et nous avons tout ce qu’il faut pour être bien réveillés. Amen