Un jour, des jeunes mariés m’ont confié qu’ils étaient très peinés par le fait que beaucoup d’invités ne sont pas venus à leur mariage. Ceux qui sont venus n’ont pour autant pas comblé le désir de partager leur joie de mariage.
Peu importe les raisons, l’absence des autres a mis, non seulement mal à l’aise les mariés eux-mêmes, mais aussi les invités présents.
Heureux les invités au repas des noces de l’Agneau pascal avec ses amis. Certes, c’est un mariage spécial, spirituel, mais qui a besoin d’une présence physique pour s’effectuer.
Quel est l’intérêt pour répondre oui? Celui de l’invité n’est pas forcément le même que celui de l’invitant. Dieu nous invite à partager sa vie. Faut-il encore percevoir l’intérêt pour nous de croire en un tel Dieu. Si l’intérêt est de donnant donnant, même la récompense sous forme de paradis, c’est encore du marchandage, c’est à quoi le plus souvent consent notre conscience spirituelle. Si l’intérêt est sans aucun intérêt, ù est alors l’intérêt d’une telle gratuité?
Tout ce que nous faisons dans notre vie relationnelle est toujours fait par un intérêt quelconque, même le plus noble, comme celui d’aimer gratuitement. Toute notre vie nous apprend comment passer de l’un vers l’autre, d’une relation fondée sur le marchandage vers une relation d’amour gratuit, avec pour le seul bénéfice de voir grandir l’autre dans et par cet amour gratuit.
On n’a pas besoin d’appartenir à une quelconque religion ou philosophie de vie pour pratiquer un amour gratuit. Par des chemins différents, toute l’humanité en est capable. Toujours de façon maladroite et incomplète, car avec une capacité bien limitée.
Parfois une mère ou un père peut aimer gratuitement quelqu’un qui n’est pas son enfant et l’exprimer dans les situations critiques pour des étrangers où des gens de passage. Pour Dieu nous ne sommes pas des gens de passage, qui ont besoin d’un secours momentané.
Nous sommes avant tout invités au repas de la noce de l’Agneau pour faire la fête éternellement. Parfois cela nous paraît trop, trop éloigné, trop ambigu etc. L’invitation n’y prend pas, nous avons autre chose à faire, les boîtes de nuits de nos quartiers institutionnalisées ou improvisées répondent mieux, plus concrètement, plus immédiatement à l’attente de quelque chose qui est facilement perceptible (attente sociale, professionnelle).