Prier sans se décourager, car Dieu fera justice. Est-ce si sûr, est-ce que nous le croyons?
La femme de l’évangile que Jésus donne en exemple est tenace, elle se bat pour obtenir son gain de cause. Elle sait pourquoi elle se bat avec tant d’insistance. Elle sait que sa cause est juste. Le résultat recherché est bien visible, on peut l’imaginer facilement.
Est-ce la même chose avec la prière insistante soit-elle dans laquelle nous cherchons la justice? Oui et non. Commençons par le non.
Non parce que la justice de Dieu n’est pas la nôtre. Je prie pour être en bonne santé et pourtant elle ne vient pas comme j’aurais souhaité. Je pense à ceux qui prient pour la guérison, et en sont déçus. Et à ceux qui prient pour la paix ou encore pour avoir des bonnes notes à l’école ou une meilleure situation financière, entente en famille, en couple, au travail dans le voisinage. Et pourtant cela ne vient pas.
Il faut le reconnaître, la prière n’est pas d’abord pour que les autres changent, mais chacun pour sa part. Si je prie pour réussir l’examen sans m’y mettre, ou pour trouver du travail sans envoyer de CV, sauf coup de chance, cela ne changera pas grande chose. Et si l’on ne peut pas changer, alors l’accepter, c’est la résilience
Dans la justice de Dieu il y a notre part, celle de vouloir la voir. Et la désirer. Mais elle n’est pas forcément visible, souvent elle nous semble purement et simplement absente. La justice de Dieu n’est pas la nôtre. Donc on a le choix, essayer de la comprendre, ou la laisser tomber pour chercher autrement, avec d’autres moyens.
Si nous acceptons la justice de Dieu sans la voir sur le champ, mais si nous croyons quelle est l’expression de l’amour parfait, prier avec insistance prend alors tout son sens. Oui, prier avec persévérance, comme cette veuve flouée par un juge sans scrupule. Faire ainsi c’est désirer la justice et l’obtenir. et c’est bien légitime, il faut remuer le ciel et la terre pour défendre des causes justes, quand l’injustice est criante, évidente à réparer tout de suite ou plus tard.
Mais pour beaucoup, notre vie se passe dans des zones grises. Souvent nous ne voyons pas bien clair ce qui est juste et ce qui ne l’est pas. Qu’est ce qu’il y a de juste dans la souffrance par exemple. Je l’ai compris il y a peu. par la souffrance je permets à Dieu de nettoyer toutes les aspérités qui font obstacle dans mon corps et mon esprit à la circulation de la Vie.
Mais la, il s’agit de la justice de Dieu pas la nôtre. A notre place nous ne voyons qu’un petit bout de ce que la justice divine, souvent ne la voyons pas du tout. Prend alors tout son sens la dernière phrase de l’Evangile. Parlant de lui-même, Jésus pose cette question: quand le Fils de l’homme reviendra trouvera-t-il la foi sur la terre?