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Homélie du 18 février 2021 – Pauline

Pauline

Chers Claire, Robert, Tobias, Stéphanie et Christophe; Chers amis!

Pour beaucoup d’entre nous la dernière fois que nous avons vu Pauline c’était le jour de son mariage. Une mariée promise à la vie pour partager le bonheur de vivre avec Tobias.

Dans cet arrêt brutal de sa vie, on est face à la mort et son mystère devient vertigineux. Comme si une trappe soudain cédait pour laisser en chute effroyable la vie de ses proches. Dans la mort il n’y a rien à comprendre, il y a à prendre. Prendre la chute comme une participation au gouffre sans fond dont l’effroi qu’il provoque ne peut être contrecarré que par l’amour.

C’est fou ce que Pauline fait comme rayonnement d’amour que sa disparition engendre. Tu me le disais Robert lors de notre conversation téléphonique. Et cette circulation faite avec charité, elle contrebalance ce flot de tristesse et de souffrance indicible. Le mystère d’amour qui, comme au  Golgotha, côtoie le mystère de la souffrance.

On se raccroche à ce que l’on peut pour faire pas après pas dans la vie avec,  parce que désormais sans pouvoir la serrer dans les bras. On cherche à se comprendre à défaut de pouvoir comprendre, on cherche à se dire ce que l’on ressent,  à défaut de pouvoir le dire. Tout y est maladroit, d’à peu près, un provisoire des mots pour contenir le durable de la douleur, seule manière désormais de l’aimer. Tout y est maladroit,  comme le provisoire des choses à faire pour essayer  d’avancer  sans trop trébucher, pas à pas.

Les lectures de cette messe nous révèlent deux images. Si l’on sait se projeter sans trop de mal autour d’une table dressée par l’Éternel sur une haute montagne, c’est difficile d’entrer dans le récit tranchant du jugement dernier.

Le mystère de la vie sur terre bien provisoire et éphémère en communion avec l’autre vie, vie toute autre car elle bien éternelle elle qui se dévoile si parcimonieusement dans chaque messe et nous fait signe de la présence de l’amour et toutes ses choses  connectées qui ne passent pas.

Pauline, dont la douceur et la bienveillance remplissaient l’espace autour d’elle, nous invite maintenant à contempler la vie à partir de son chez elle, éternel. Comme si elle nous disait bienvenue chez moi, j’habite à côté, juste à deux pas.

Claire, Robert et Tobias, elle vous a quittés sans le vouloir, maintenant c’est à nous tous avec vous de lui dire au-revoir et bienvenue  sur le chemin où l’amour et la souffrance n’ont qu’un même destin, celui qui conduit à la joie éternelle.

Amen