Le salaire d’une vie.
Les chemins de Dieu ne sont pas les nôtres, et ses pensées sont au-dessus des nôtres (Is 55,6-9). Certes, on peut l’acter et alors deux solutions se présentent. Soit “chacun son chemin, chacun sa route”, comme dit la chanson populaire. Ou alors, le croyant qui entend un tel constat va tout de même essayer de creuser l’affaire pour en faire un creuset de sa foi. Il le peut avec deux attitudes pour essayer de s’en approcher et en vivre. Variante A: Il peut continuer dans une attitude de confiance et d’endurance. Comme il peut (variante B) à tout moment l’abandonner en constatant que ce n’est n’est pas pour lui, car trop loin, trop difficile, trop abstrait, contradictoire….. Et ce deuxième cas (variante B) se rapproche étrangement de la toute première éventualité. En effet on parvient à lâcher Dieu, soit par le raisonnement seul; soit après avoir tenté la chance de l’aventure avec lui. Dans les deux cas, on parvient à écarter le chemin de Dieu. Où plutôt s’en écarter soi-même, car le chemin est immuable, c’est moi qui bouge autour en m’en rapprochant ou en m’en éloignant.
En quoi consiste ce chemin, cette pensée de Dieu qui nous est si étrange et difficile à concevoir avant de pouvoir l’accueillir au plus profond de nos vies? C’est la parabole de l’Evangile qui donne la réponse. La parabole des ouvriers qui travaillant toute la journée ou une toute petite partie, reçoivent tous exactement le même salaire. Une attitude irresponsable du point de vue de l’économie terrestre. Et même si cette règle est parfois appliquée, comme maintenant dans la période de la pandémie pour sauver quelques emplois, c’est momentanée et seulement appliquée en partie.
Or, la parabole raconte comment fonctionne l’économie céleste. Le salaire n’est pas une récompense pour un travail effectué. Il représente un bien qui n’est pas quantifiable. Et c’est cela qui choquent les ouvriers de la première heure. Il représente la totalité du bonheur éternel que Dieu ne saurait (où alors il n’est pas Dieu) saucissonner en rondelles à l’épaisseur variable. Ce salaire c’est le Christ lui-même. On est loin de la récompense à la proportionnelle. Ce que les autres ne comprennent pas, où alors ils seraient dans le ridicule de vouloir prendre le cœur de Jésus en pensant que c’est le plus important, et tant pis pour les autres qui seraient obligés de se contenter d’une partie de la main… On voit bien l’absurde d’un tel raisonnement.
Le mot grec traduit comme accord, consentement, vient du mot symphonie (Mt 20,2). Une symphonie (les sons qui s’accordent entre eux, qui sonnent à l’unisson a besoin d’un chef d’orchestre et de l’orchestre où certains musiciens jouent plus que d’autres. Mais tous sont nécessaires pour créer une belle symphonie. Déjà notre engagement au nom de la foi, dans la communauté chrétienne et dans le monde, nous remplit de joie. Nous sommes dans la CCFHK dans l’année de la joie, thème choisi qui cristallise toutes les actions de la communauté. Mais cette vie s’arrêtera un jour. Y a-t-il une plus grande récompense que d’entendre dire Jésus: “Aujourd’hui même tu seras avec moi au paradis?” Dans le salaire que nous allons alors recevoir sont cachés des trésors de témoignage et de connaissance. Car en LUI tout s’éclaire, tout devient simple, tout est rempli d’amour. Et dès cette vie nous le pressentons, nous l’accueillons avec la grâce de Dieu, comme nous pouvons, et nous en vivons.
Les chemins de Dieu ne sont pas nos chemins et ses pensées ne sont pas les nôtres, mais ils nous inspirent et nous font aspirer à cette vie qui de toute éternité nous attire.
AMEN.