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Homélie du 27 septembre 2020

Deux fils, deux volontés

La parabole de deux fils est en prolongement thématique de celle des ouvriers de la dernière heure du dimanche dernier (Mt 20, 1-16) Dans celle-là  l’accent était mis sur Dieu qui appelle. Dans celle d’aujourd’hui l’accent est mis sur la réponse.  

Lequel de deux fils a fait la volonté du Père? La réponse est évidente. Mais en quoi cela nous concerne-t-il? En quittant le terrain de la pure logique, ou plutôt en l’appliquant à nous-mêmes! 

C’est un appel à la conversion, encore et encore. Et combien un tel appel est difficile à entendre. Nous sommes déjà tellement occupés voir préoccupés par notre vie quotidienne. 

En restant sourds notre surdité est un réconfort car cela  nous permet de continuer à vivre selon le cœur d’Adam qui prête l’oreille à la tentation de devenir Dieu. Cela conduit toujours à la ruine. 

De deux fils, l’un est loué et l’autre blâmé. L’inversion des situation fait réfléchir. L’appartenance à la religion chrétienne voire l’invocation de Jésus Seigneur n’est pas une garantie de la vie éternelle.  Les apparences ne sont pas la garantie du passage, car le passage se fait dans la vérité. Or, la vérité de la vie est reliée à la croix du Christ. La croix  symbolise la conversion ‘dans le vif’ de la vie humaine. 

Ne se convertissent que ceux qui n’ont plus rien à perdre. Qui ne s’attachent plus aux choses qui les retiennent. Pourquoi aucun des  chefs des prêtres ne s’est   converti alors qu’ils ont été interpellés par Jean le Baptiste, par Jésus lui-même. Leur statut social les en a sans doute empêché. 

Pour se maintenir dans leur position ils n’avaient qu’a continuer à être sourds. Lors d’une réunion des EDC, nous avons abordé cette question ô  combien délicate de statut dans une entreprise et comment la foi chrétienne provoque la conversion et ainsi expose ceux qui montrent la miséricorde de Dieu pour eux et pour les autres.. 

Certes nous pouvons avoir mille raisons semblables, connexes ou pas pour demeurer comme le premier fils qui a d’abord dit oui puis s’est rétracté. Il a sans doute évalué les pour et les contre, mais il n’a pas discerné en vérité. Il n’a pas cherché son bien final, mais seulement son intérêt futur en jouant le rôle du fils parfait. 

L’aujourd’hui va à ma vigne est un appel constant qui dure toute notre vie. Nous pouvons l‘entendre au sens propre, en prenant part dans la vie de la communauté chrétienne censée symboliser le lieu par excellence,  où Dieu vous fait fructifier ses dons. 

Nous pouvons également l’entendre au sens plus large dans l’engagement humain. Mais dans les deux cas -qui ne sont jamais à séparer-, tout notre travail à la vigne est l’effet de l’appel à la conversion. Qui elle passe par l’humilité à l’image du Christ. 

Dépêchons nous, car déjà les publicains et les prostitués nous y précèdent. Il est encore temps, c’est l’aujourd’hui qui dure notre vie.

AMEN