Le thème principal des lectures d’aujourd’hui est celui de la Bonne Nouvelle. C’est le sens même du mot Evangile. Bonne nouvelle, car on peut rentrer chez nous. C’était ainsi que l’ont compris les juifs de l’époque de l’exil en Babylone. C’est ainsi que comprennent chaque fois ceux à qui on l’annonce. Comme pour nous que les messes publiques reprennent.
Mais ce qui surprend c’est que le temps d’exil était considéré comme celui de la pénitence. Dans la Bible il y a une constante, Dieu nous laisse éprouver des difficultés pour nous faire comprendre certaines choses de notre vie. Ouvrir les yeux sur la réalité de notre péché passe souvent par des expériences douloureuses qui le précèdent.
Aux exilés en Babylonie on avait annoncé que l’exil ne durait que deux ans, or il a duré 70. Les faux prophètes d’un retour à la normal imminent sont toujours présents. Dans quel contexte une épreuve est la plus bénéfique? Dans la situation de la liberté de décision pour s’améliorer, situation qui est lié à un endroit.
Cet endroit s’appelle le désert, considéré dans la Bible comme lieu de liberté. Liberté désirée, comme lorsque nous nous transformons en touristes pour nous sentir libres. Jean Baptiste baptise dans le Jourdain à la frontière entre le désert et la terre promise. Au travers Jean-Baptiste, c’est Dieu qui veut parler à son peuple de cœur à cœur.
Profitons de nos déserts, ils nous sont offerts par les circonstances de l’année liturgique. Par la pandémie en cours aussi, elle nous donne la possibilité de nous arrêter plus facilement sur nous-même et approfondir notre relation avec nous-même, par Dieu interposé.
La deuxième lecture s’adresse à ceux qui ont déjà reçu le baptême et l’Esprit saint. Ils attendent voire hâtent le ciel nouveau et la terre nouvelle. Qu’en est-il de nous?
Mais, certains pensent que Dieu tarde à venir pour mettre de l’ordre dans ce bazar que la vie sur terre. C’est une fausse impression. Pour Dieu, un jour est comme mille ans et mille ans comme un jour. Et surtout, il attend (et avec quelle patience). Son soi-disant retard n’est qu’un signe de sa miséricorde. Dieu ne désire punir personne, mais attend la conversion.
C’est une bonne nouvelle. Nous pouvons rentrer à la maison chez nous, aux origines de notre foi. Très émouvant était de voir les enfants de la première communion le dimanche dernier, à quel point c’étaient les vraies origines de leur foi. Et le contexte y est aussi pour quelque chose.
A cause de notre péché, nous étions exilés, loin de lui. Nous avons oublié notre identité chrétienne et nous avons même commencé à douter des promesses de Dieu.
Grâce à la conversion, de nouveau, nous pourrons voir la réalisation des promesses de Dieu: établissement du ciel nouveau et de la terre nouvelle. Terre où nous sommes, et où désormais règne la justice. Nous pouvons constater cette terre nouvelle dans notre cœur, dans notre désir, dans nos actions et dans toute notre vie.
Voici la bonne nouvelle, nous pouvons rentrer chez nous, aux origines de notre foi.
Amen