Malheur à moi si…
Les lectures d’aujourd’hui nous font méditer sur un des aspects de la foi chrétienne et de la vie de l’Eglise. Le christianisme est une religion missionnaire, mais faut-il encore savoir comment et dans quel contexte. Dans notre vie nous rejoignons les mêmes questions que celles qui sont posées à l’époque de Jésus et bien avant. Quel sens a la vie, où est le bonheur, pourquoi tant d’injustices et pourquoi la souffrance et la mort… Mais nous sommes freinés par l’interdit de prosélytisme que nous confondons avec le témoignage qui rend toujours libre d’accepter ou refuser.
La mission de Jésus consiste à rendre libre à l’égard de toutes sortes d’infirmités. Qui n’en voudrait pas, surtout en constatant les effets immédiats d’une guérison. Job représente un des aspects d’une telle libération, le rendant libre du soupçon d’avoir provoqué la souffrance par ses péchés. En se plaignant de sa souffrance, Job n’a pas réalisé que Dieu avait une réponse qui dépasse largement l’imagination humaine. La souffrance ne durera pas éternellement et on n’est jamais seul.
Les grands mystiques les connaissent bien. Mais nous, les simples croyants qui essayons d’avancer sur le chemin de la foi, avons-nous besoin de devoir être mystiques pour comprendre cela? Oui, grands ou petits, c’est Dieu qui voit les vraies proportions. Certes, il nous faut entrer dans une relation suffisamment intime avec le Christ, avec sa personne, pour ne pas intellectualiser notre approche de la foi.
Une fois cela saisi, compris et accueilli comme cadeau, nous sommes prêts à partir en mission. Et la Bonne Nouvelle n’attend pas, et une immensité de champs d’action se dresse devant nous. Si nombreux sont ceux qui vivent sans espoir, sans espérance. Leur vie est courte aussi, pleine de souffrances et se termine par la mort. Ils ont besoin de l’évangile de Jésus qui guérit les cœurs brisés.
Nous ne pouvons pas garder la Bonne Nouvelle pour nous-mêmes. Malheur à moi si je n’annonce pas l’évangile. Et il y a mille façons de le faire. Vous le faites déjà en famille dans le cadre de l’église domestique en vous réunissant pour la prière, dans le repos qui n’éloigne pas de Dieu et de sa parole, mais en lien plus ou moins explicite avec. En faisant du catéchisme, en se retrouvant par Zoom comme maintenant etc.
Paul, bien que libre à l’égard de tous, s’est fait esclave de tous. pour en sauver quelques-uns (1Co 9, 16). La tâche est immense, mais chacun peut y prendre part. Ensemble avec l’Apôtre des Nations, nous annonçons au monde que dans le Christ la souffrance prend son sens. Nous annonçons que la mort est vaincue et que chaque croyant est déjà l’héritier de la vie éternelle.
Amen